À quoi elle pense, Masha, quand elle regarde les autres, quand son esprit divague, et se disperse, distraite, ses yeux cherchent, et son esprit trouve vite une occupation différente, une autre occupation, parce qu'elle ne sait pas se contenter d'une seule chose, elle a besoin d'ailleurs, elle a besoin de croire en des tas de choses, ses yeux cherchent sans cesse, elle cherche une pièce manquante à l'horloge de son coeur, la mécanique s'emballe si peu, si souvent, que ce soit un train, celui de la peur ou de la colère, la mécanique amoureuse, son coeur bat doucement, mais jamais elle ne tombe amoureuse, elle n'a pas le temps pour ça. Où juste qu'elle rêve, un peu, elle s'invite un monde, c'est ça façon de voir, sa façon de se protéger du monde, mais elle est douce, et pleine de tendresse, ça se voit qu'elle sourit, quand elle vous sourit, il y a la mélancolie d'un autre monde, d'un autre endroit, d'une autre Masha. Masha n'aime pas se souvenir, et se balade souvent sur la pente glissante de ceux-ci, elle glisse jusqu'à atteindre le sol, et se dire qu'il y a pire, qu'elle peut se battre, qu'elle peut continuer, elle se laisse optimiste, elle laisse voir quelque chose au bout du chemin, quelque chose de lumineux, autre que le train infernal de son coeur qui s'épuise à force de battre. Mais elle ne lâche pas, elle est têtue, petite chose qui croit encore en la bonté humaine, elle est têtue jusqu'à crier, et s'il a raison, elle sort les griffes, elle veut qu'on l'écoute, juste un peu pour qu'on sache. Mais il y a une petite flemme qui brille, doucement, qui lui donne la force de se battre, de chercher à vouloir se battre contre ceux qui la mette à terre, à vouloir se battre doucement contre un monde qui lui a tout pris. Elle veut sa revanche, sur le vie, sur le monde, sur eux. Mais elle est discrète, elle passe en coup de vent, à peine est-elle là qu'elle s'en va, mais parfois, les questions s'étanchent, fuient de son esprit pour y sortir, parce qu'elle est un puis à question, ou juste un preuve qu'elle est curieuse, mais la curiosité ne l'a poussé à dévoiler qui elle est pour satisfaire cette dernière. Ce qu'elle a été par le passé n'est plus, où juste les fragments de ses souvenirs sont cachés dans ce qu'elle peint, quand elle danse. Et elle sourit, comme si elle voulait illuminer sa vie.

Elle est blonde, Masha, elle est blonde lumineuse, peut-être que c'est ce qu'elle cherche sans réellement le faire. Masha est douce dans ses traits, douce dans ses sourires, quand elle sourit. Il y a dans ses yeux bleus, une petite lueur, quelque chose qui passe inaperçu, quelque chose qu'on ne voit pas, mais la couleur bleue ne laisse pas la lueur prendre place, ou ne laisse pas les autres voir ce qu'elle représente. Elle a des traits d'enfant, quand elle sourit ou quand elle rit, il y a ses fossettes, discrètes, qui montrent doucement. Et sur son corps, elle porte les cicatrices de sa chute. Elle prend place sur la longueur de son ventre, inévitable, elle n'est que visible, comme pour montrer une disgrâce, où que la chute lui a fait perdre ses ailes, mais du haut de sa taille, elle sait qu'elles peuvent repousser, un jour, l'affreuse réalité disparaîtra de son ventre, et le présent ne sera pas le passé.