Que dire de la vie de ce petit gars ? Charlie est né dans les faubourgs de Londres, un jour plutôt ordinaire de novembre, ce devait être le 21. Après tout, cela a-t-il vraiment de l'importance ? Plus grand chose n'avait d'importance en ces moment sombres et froids. Lydia avait rendu son dernier souffle en mettant au monde cet enfant, et ce n'est pas à une date que s'est accroché son veuf de mari. Les journées de neige boueuse sont toutes les mêmes. Alors à quoi bon retenir laquelle d'en elles vous a offert de l'espoir quand croiser le regard rieur de ce petit marmot suffit à vous rappeler pourquoi vous tenez encore le coup ? Il faut dire que la vie n'était plus vraiment toute rose pour Allan Elison à la naissance du petit . . .
Cela faisait déjà plusieurs années qu'il avait décidé de se plonger corps et âme dans sa passion. Le cinéma. Le nouvel art. Jouissant alors d'une situation plutôt stable et d'un niveau de vie des plus acceptables, lui et sa femme avaient pu se permettre -moyennant pratiquement tout ce qu'ils possédaient- d'ouvrir un petit cinéma. Seulement cette affaire pleine d'espoir et de promesses ne dura qu'un temps. Il faut croire que l'humeur des londoniens n'était pas aux prodiges de la projection cinématographique, malgré la fascination qu'elle avait exercé à ses débuts . . . Peu de gens avaient la préoccupation et l'argent pour ces fantaisies, et ces derniers se tournaient vers plus ambitieux que le modeste cinéma du couple Elison . . . Ils virent ainsi les années passer sans que leur entreprise ne rencontre le succès escompté, pertinemment conscients qu'en d'autres temps et circonstances tout aurait pu être différent . . . Tirés vers le fond par leur rêve déchu ils durent se rendre à l'évidence, vendre leur cinéma et se tourner vers des travaux plus ingrats pour subvenir. Ainsi propulsés vers le milieu ouvrier ils déménagèrent dans le faubourgs de Londres, emmenant avec eux le matériel cinématographique qu'ils avaient pu se permettre de conserver.

Naître dans un tel contexte, de quoi faire pleurer les violons me direz vous. Pourtant Charlie est loin d'être le plus à plaindre des enfants des faubourgs. L'argent manquait parfois, il était régulièrement livré à lui même alors que son père s'épuisait avec les autres ouvriers et il ne pouvait avoir accès à une éducation poussée. Et pourtant il avait tellement de chance. Car malgré le travail qui mangeait presque toutes ses journées, Allan offrit tout ce qu'il pu offrir à son fils. Ayant perdu son cinéma et sa femme, l'homme consacrait littéralement sa vie à son enfant. Chaque minute qu'il n'occupait pas à gagner de quoi nourrir son fils n'était qu'une minute de plus à lui transmettre tout ce qu'il pouvait. À commencer par sa passion pour le cinéma.
Le matériel de tournage et de projection n'eurent bientôt plus le moindre secret pour le jeune Charlie qui nourrissait une curiosité insatiable pour tout ce que son père lui apprenait. Filmer devint très vite une activité quasi quotidienne pour le jeune cinéaste qui s'amusait à mettre en scène et donner vie à tout ce qui lui passait à l'esprit et sous la main. Manipuler les bobines afin de créer des effets irréels devenait pour lui le jeu le plus passionnant au monde. Il aurait d'ailleurs pu tourner une infinité de petits films si sa passion n'était pas freinée par les bobines que son père ne possédait pas
par milliers. Cela eut au moins le mérite de lui apprendre la valeur des choses et surtout à ne pas gaspiller les précieuses bobines dans des plans irréfléchis et maladroits. Il développa très rapidement une rigueur et esprit presque professionnel qui ne manquait jamais d'amuser son père. D'ailleurs sa curiosité ne se limitait pas au cinéma, car même s'il ne pourrait jamais avoir accès à la même éducation que son père à son âge, ce dernier tenta tout de même de lui dispenser ce qui pouvait s'en rapprocher le plus. Ainsi apprit-il au moins à lire et écrire plutôt convenablement.

Ne pouvant occuper tout son temps libre à tourner des films, Charlie se retrouvait régulièrement livré à lui même, et ce malgré tout le temps que tâchait de lui consacrer son père après ses heures de travail. Ainsi partagea-t-il assez de moments d'errance avec les autres gamins du quartiers pour savoir ce que cela signifie de grandir dans les faubourgs de Londres.
Cette seconde face de sa vie lui a donné une sorte d'enfance bâtarde, partagée entre l'amour et l'éducation dispensées par son père, et la compagnie des enfants de la rue . . . Plus particulièrement celle de Jonathan et William, deux enfants de son âge qui habitaient dans la même rue que lui. Ils n'avaient pas, comme lui, la chance d'avoir ne serait-ce qu'un parent aussi présent et aimant, mais à leur jeune âge cette différence importait peu. Ils jouaient énormément tout les trois, presqu'inséparables dès que Charlie lâchait sa caméra. Seulement à mesure qu'ils ont grandit, une fissure s'est formée entre eux, se creusant peu à peu en fossé, puis en ravin. Car là où Charlie ne passait que relativement peu de temps dans les rues, Jon' et Will étaient entièrement livrés à eux même; là où Charlie pouvait compter sur son père chaque soir, Will n'étais accueilli que par les poings alcoolisés de son père et Jon' ne recevait que les cris de sa mère débordée et les pleurs de ses jeunes frères et sœurs . . . Bien entendu cela n'a commencé que par un léger décalage, à peu près vers l'âge où l'on devient trop grand pour juste "jouer" ensembles.
Lorsque l'on passe autant de temps dans les rues, on est bien forcé de grandir plus vite. Charlie a vite acquis une grande maturité accompagné de ses deux compères, mais il a aussi dû apprendre à se défendre, à rester fort, et surtout à se méfier des autres. Mais par dessus tout il avait quelque chose que tout les autres enfants n'avaient pas forcément : une parfaite lucidité quant à sa condition. Il faut croire que le cinéma lui avait aussi apprit à porter un regard différent sur le monde. Il avait une conscience aiguë de ce sentiment d'être piégé dans cette vie que les autres enfants n'arrivaient pas forcément à formuler. Ainsi à mesure qu'il grandissait, ce fut presque en simple spectateur qu'il assista à la dissolution progressive de ses liens avec ses amis d'enfances . . .
D'un côté Jonathan fut forcé de grandir bien plus vite qu'eux, prenant en charge très tôt ses jeunes frères et sœurs. Un fardeau qu'un jeune garçon ne devrait pas avoir à assumer aussi tôt . . . Il finit par s'éloigner de plus en plus, ne trouvant de toute façon que bien peu de temps pour errer dans les rues lorsqu'il dut commencer à travailler pour entretenir sa fratrie.
Quant à William, enfant battu, forcé à s'endurcir, il se dirigea peu à peu vers des fréquentations de moins en moins recommandables et ne partagea bientôt plus grand chose avec Charlie une fois Jon' propulsé dans le monde des ouvriers. Car même Will lui même ne s'en rendait pas compte, cela faisait des années et des années que la rancœur s'était insinué entre lui et son ami. Cet ami qui, lui, avait la chance de ne pas avoir un père alcoolique et violent. C'était si élémentaire. Pourtant il ne réalisait même pas la véritable cause de son animosité, trouvant inconsciemment divers prétextes à l'antipathie grandissante qu'il éprouvait pour son ami d'enfance . . .

C'est lorsqu'il se retrouva réellement seul que Charlie commença à envisager sérieusement de monter un projet personnel. Il avait déjà commencé à économiser sur le maigre salaire du petit boulot qu'il avait prit pour aider son père à subvenir à leur besoin. Bien que ce fut peu, il avait commencé à mettre de côté depuis tellement longtemps que lorsqu'il prit réellement la décision d'entreprendre le tournage de son long-métrage, il n'avait plus que plusieurs mois à travailler pour récolter l'argent nécessaire à l'achat du matériel nécessaire (plus particulièrement des bobines de film dont il avait alors réellement bien entamé la réserve de son père depuis son enfance).
Son choix se porta tout naturellement vers le cirque et ses mystères. Il est vrai que le cirque est empreint d'onirisme et de frisson, de curiosité, qui n'a jamais rêvé de toutes les merveilles que l'on prête à ces chapiteaux et ces caravanes ? Mais la véritable raison qui a tant attiré le jeune homme, c'est la liberté. La vie itinérante. Il avait grandit avec ce sentiment d'être piégé avec tout les autres dans l'estomac de Londres, condamné à être rongé par le malheur dont il était spectateur. Il avait vu ses amis changer et s'éloigner, eux même altérés par l'atmosphère lourde de fuite et de désespoir dans lequel ils ont baigné et macéré. Il avait toujours eut le sentiment qu'on lui avait offert une sorte de clairvoyance ironique sur les faubourgs de Londres, mais surtout on lui a aussi offert le pouvoir de s'extirper de ce piège. Même sans le formuler c'est ce que son père a toujours fait : tout ce qui était en son pouvoir pour que son fils ait le plus de chance possible de ne pas sombrer dans les boucles sans fin du malheur.

Il avait donc rassembler tout son matériel et n'avait pas hésité une seule seconde lorsque le Dark Circus a fait son arrivée à Londres. Maitre Todd lui proposa immédiatement d'intégrer le cirque en tant que membre à part entière afin de s’immerger dans la vie foraine. Autant dire qu'il ne savait pas dans quoi il mettait les pieds lorsqu'il signa ce contrat qui lui promettait tant. C'est ainsi que Charlie Elison devint MovieManiak, le gamin à la caméra. Celui qui ne demande qu'à se fondre dans la vie du cirque, tout en tâchant de saisir avec l’œil de l'observateur l'essence du cirque . . .

Comment veux-tu qu'on t'appelle? : Faites vous plaisir
Tu as quel âge? : 18 ans
Tu habites dans quel coin de la planète? : À peu près à 3 enjambées de la chambre de Dave
Qu'est-ce qui te passionne? : Les jeux vidéos, la lecture, les trucs glauques, les trucs mignons, la viande, le metal, et à peu près tout ce qu'il est inutile de savoir
Un mot pour te décrire serait... : Sœur-de-Dave
Un Smiley qui te représente...: (╯°□°）╯︵ ┻━━┻
Le code de validation est...:  ▲ Validé par un corbeau!
Comment as-tu connu The Dark Circus? : *fixe dédaigneusement Dave du regard* ¬-¬

SI LE PERSONNAGE EST UN SCENARIO/PV:
Charlie Elison

Code:

Logan Lerman : Charlie Elison [i]alias[/i] MovieManiak