Dans la forêt, tu courais. Lui, il te courait après en riant. Ta chevelure blonde était balayée par ce vent qui refroidissait chacun de tes membres frêles. Vous habitiez dans votre petite cabane paumée, faite de rondins mal taillés, de quelques bûches qui ne vous abritiez que de la pluie. Vos parents, vous les connaissiez pas. Morts qu'il te disait, ton aîné. Alors, vous restiez seuls. Mais vous étiez des frères et soeurs, perdus. Juste paumés dans ces buissons, incapables de rejoindre le monde. Elle était là, la vérité. Alors, quand quelqu'un arriva et vous découvrit, il alerta sa bande de policiers qui traînaient plus loin dans les bois. Et ils vous emmenèrent. Ils vous séparèrent. Qu'importe si vous vous débattiez, l'on vous frappait. Vous étiez alors si faibles, et vous furent déclarés esclaves. Ton frère fut emmené à la guerre, et toi comme bonne chez une veuve immensément riche. La chance t'avait presque souri. Aucune lettre de ton frère. Tu t'étais faite à l'idée, il n'était plus de ce monde. T'avais l'envie de te barrer, de revenir dans ta chère nature, mais tu profitais de ces instants passés à l'aise. Une douche chaude pour raviver ton corps de porcelaine, des mets succulents dont tu pouvais grignoter les restes, la richesse te déplaisait pas tant que ça. Et si les arbres t'appelaient, les fois où t'essayais de t'échapper, un coup brutal suffisait à t'étendre sur le parquet froid de ton étroite chambre de bonne. Dans le noir, tu revoyais le fleuve qui étincelait. Ton soleil qui brillait.

Alors, ta maîtresse mourut. Elle n'avait pas d'enfants, rien. Personne à qui te léguer. Ca sonnait comme liberté, mais seule, t'étais incapable de survivre. T'étais une brebis égarée dans une horde de loups. Une sauvage dans un monde de civilisés. Mais tu revins. Tu revins jusqu'à ta forêt, en paix. En harmonie avec la mélodie des oiseaux. T'étais libre, loin de tout, à dévorer tes baies comme un bien précieux, après avoir heureusement retrouvé ta cabane à peine dérouillée par le temps passé. Tu ne fus pas la seule à revenir. Après des années de solitude paradisiaque, ils revinrent. Ces gens dans leurs sombres costumes. Ils attrapèrent ton avant-bras, étreignirent violemment tes poignets. Tu criais, ça ne servait à rien. Tu hurlais, ça ne servait à rien. Tu refusais de pleurer devant ces brutes, malgré la douleur qui s'emparait de ton corps bafoué de tout respect.  Ils t'emmenèrent sous ce chapiteau qui ne t'inspirait point confiance. Et malgré ton refus catégorique, on t'y força. On te frappait quoique tu fasses, on abîmait ton visage innocent qui en garda quelques cicatrices, on te jetait sur le sol où tu mordais la poussière, et tu ramassais. Tu finis par obéir. La raison du plus fort est toujours la meilleure. Tu rêvais de liberté, en restant l'esclave de ce cirque effrayant.

Maintenant, tu tais et tu fais. Parce que t'as la peur qui fait tressaillir tes côtes. La rage au ventre. Tu restes l'ombre muette, en songeant doucement à ta nature.

Comment veux-tu qu'on t'appelle? : pauline
Tu as quel âge? : seize ans
Tu habites dans quel coin de la planète? : en France, Bretagne.
Qu'est-ce qui te passionne? : le cinéma, la danse.
Un mot pour te décrire serait... : adorablement agaçante
Un Smiley qui te représente...:
Le code de validation est...: Validé par Aurora
Comment as-tu connu The Dark Circus? : facebook.

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aubepine singh

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