Mallory est un prénom anglais provenant du vieux mot français «maloret» signifiant «malchanceux». Mallory, c'était le nom de ma tante. De ma demi-tante, plutôt... Je l'aimais de tout mon coeur. Elle était différente, comme je me sentais différent du reste de ma famille. J'étais exclus, rejeté et non-accepté. Elle était noire et détestée.

Grand-père King avait plusieurs esclaves avant que sa plantation ne soit abolie pour des raisons humanitaires. Il eut quand même le temps de violer une de ses esclaves noires avant leur déportation. Il garda le bébé et le fit élever par sa femme qui n'avait rien à dire. Grand-père King était violent, cela va de soi. Père aussi.

Tante Mallory a grandit avec mon père, son demi-frère. Elle fut la bonne non-officielle de la famille dès sa puberté. Mère et père la traitait mieux que l'on traite les chiens, mais moins bien que l'on traite les humains. Mallory, elle, faisait preuve de résilience à idolâtrer. Elle avait toujours été souriante et chaleureuse avec moi. Elle m'a grandement élevé, mère ne voulant pas trop s'affairer à autre chose qu'à la consommation d'alcool. Père, lui, travaillait constamment, ou presque. Il n'eut jamais été une figure présente dans ma vie... Enfin, de ce que je me souvienne. Nous étions riche à en faire déborder les portefeuilles, toutefois.

Quelque chose que j'appréciais fortement était de voir mère partir dans ses tenus luxueuses, parfois exagérée et grotesques, pour me laisser seule jusqu'au matin avec Mallory. Nous étions meilleurs amis. C'était ma seule amie.

J'avais école à la maison, d'un professeur dur et reconnu, sans être le moindrement doué. Ni l'écriture, ni les mathématiques conventionnelles ne m'e stimulaient. Je nécessitais l'art pour m'exprimer et aiguiser mon cerveau. Mon rêve, depuis tout jeune, était d'être artiste. Pensez-vous que cela passait auprès de ma mère alcoolique et de mon père conservateur?

La première fois qu'on trouva un croquis dans ma chambre, j'avais 7 ans. C'était le sketch d'une modèle affublée d'une robe complexe et, en mon sens, magnifique. Mon père en avait pris des conclusion bien à lui et m'avait battu au sang en hurlant que je ne deviendrai ni un pédéraste, ni une tête vide de médiocrité. J'étais quotidiennement frappé pour bien moins.

À l'adolescence, j'ai tenté de m'exprimer librement dans plusieurs tentatives de communication pacifiste. Ma mère ne voulait rien savoir, et était tout le temps saoule de toute façon. Mon père me répondait souvent en claque, lorsqu'il était gentil. Mallory m'encourageait. Mes croquis devinrent un apprentissage de couture qui me prit de passion instantanément. Ma tante m'apprit comment fabriquer des rideaux, réparer les tissus les plus fragiles, manipuler les formes et les couleurs de manière extravagante. C'était sa manière de démontrer son appréciation de la vie dans tout le maigre pouvoir qu'elle possédait. Elle voulait éveiller le feu en moi qu'il fallait pour me sortir de ce trou. Elle n'y mis pas de gaz, mais elle fut brûlé vivement. Lorsque mon père compris que Mallory m'encourageait et cachait mes oeuvres de dessins et coutures, il a explosé.

« C'est pas vrai que cette conne de négresse va nous pourrir la vie une journée de plus! »

Ces mots d'une violence inouïe résonne encore dans ma tête lors de mes cauchemars. J'ai reçu la pire raclée de ma vie, au point de m'évanouir, et le lendemain, Mallory n'était plus là. Il était interdit de prononcer son nom. Je l'avais perdue. Pire encore. Mon père l'avait donnée à un de ses amis dégoûtants, et n'avait pas omis de m'expliquer de la manière qu'il comptait la tuer puis la violer. Le sourire aux lèvres. Ma mère aussi avait rit et dit quelque chose... Que j'ignore. Tout bourdonnait à ce moment dans mes oreilles.

Je ne me souviens de rien, sinon de m'être réveillé d'un énorme comas de conscience avec un couteau de cuisine bourré de sang à la main, debout dans le living room. C'était la première chose que j'avais remarqué, suivi de la douleur des coupures sur mes doigts. Quelqu'un m'avait coupé les doigts? J'avais saigné tout ça? Dans certaines vapes que je n'aurais jamais cru croire mon cerveau sobre de ressentir, je vis mère et père King mort dans leur flaque de sang grandissante. J'avais échappé le couteau sur le sol. Que venait-il de se passer?! Quelqu'un venait de tuer mes parents? Je m'étais jeté sur eux, tentant de les ranimer sans raison. C'est couvert de rouge que j'ai vécu la pire crise de panique possible, avant de rationaliser la situation. Je m'étais ensuite lavé entièrement, puis avait pris fuite dans un réflexe que je comprenais. Je ne voulais juste pas avoir à faire à la police, jamais.

Je me souviens avoir couru dans les ruelles de Londres, en rond et en désespoir, pendant deux heures, retenant le sang coulant des coupures des doigts de ma main droite.

Après quelques jours d'itinérance, je suis tombée sur le Dark Circus. Les rumeurs couraient déjà comme quoi Monsieur King, être fortuné, s'était fait assassiner par son fils et sa bonne noire. Je ne voulais plus rien de cette vie. Je me suis enrôler dans le Dark Circus sans aucune identité ou intention d'imaginer l'avenir.

Maintenant, je vais mieux.

Comment veux-tu qu'on t'appelle? : BoogyLou, ou Boogy, ou Lou...
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Qu'est-ce qui te passionne? : Le RP, entre autre  
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